Les risques liés à la déforestation

Par La rédaction de l'empreinte carbone , le 1 septembre 2023 - 6 minutes de lecture
Coupe de bois, Crédit CHRISTIAN BELLAVIA/SIPA

Coupe de bois, Crédit CHRISTIAN BELLAVIA/SIPA

Les forêts et les bois recouvrent 31% de la superficie terrestre mondiale. Et ils sont essentiels à notre vie. Poumons de la terre, les forêts nous aident à absorber le CO2. Des poumons qui tendent à perdre leurs alvéoles. Or selon Greenpeace, 859 arbres sont abattus chaque minute. On parle alors de déforestation. Quels sont les enjeux et les conséquences de la déforestation ? Quel bilan carbone cela va-t-il engendrer ? Comment combattre ce phénomène ? On vous dit tout !

Déforestation : définition et état des lieux

Selon la WWF, on peut définir la déforestation comme « la perte de surface forestière au profit d’autres utilisations des terres, ou la réduction importante du couvert forestier. Elle se distingue de la dégradation forestière, qui représente l’altération des qualités de la forêt, comme par exemple la biodiversité ou les services écosystémiques ».

L’association de défense de l’environnement fait savoir qu’entre 2010 et 2015, environ 7,6 millions d’hectares de forêts par an ont été détruits, principalement en Amérique du Sud (forêt amazonienne) et en Asie du Sud-Est. Pourquoi coupe-t-on autant d’arbres ? 😢

Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture les causes de la déforestation sont multiples :

40% de la déforestation mondiale est liée à l’agriculture industrielle via les plantations de palmiers à huile, les cultures de soja et de cannes à sucre ainsi que l’élevage;

33% s’explique par l’agriculture de subsistance, c’est à dire les pratiques agricoles des populations locales ;

10% est liée à l’expansion urbaine. Concrètement, on coupe des arbres pour faire pousser des gratte-ciels ;

10% est due au développement d’infrastructures comme des routes, des ponts, etc. ;

7% est imputable à l’exploitation minière d’énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon, etc.)

Déforestation et réchauffement climatique

La déforestation est synonyme de destruction des forêts. Et c’est bien là tout le problème ! En effet, les forêts sont des puits de carbone. Par la photosynthèse, les arbres absorbent du CO2 et rejettent de l’O2, de l’oxygène. Comme l’explique la Commission Européenne, « lorsqu’ils sont abattus, cet effet positif est perdu et le carbone stocké dans les arbres est libéré dans l’atmosphère, aggravant l’effet de serre ».  

En cela, la déforestation est l’un des phénomènes responsables du réchauffement climatique. À l’heure actuelle, elle représente 11,3% des rejets de CO2 d’origine anthropique (dus aux activités humaines).

L’augmentation des inondations

Les arbres sont aussi de formidables protecteurs des sols. Bien ancrés avec de solides racines, ils boivent l’eau pour croître. Et lorsque l’on déboise, il n’y a plus d’élément pour faire barrière à l’eau. Celle-ci court alors sans garde-fous. C’est l’inondation !

Ces inondations, de plus en plus fréquentes, sont catastrophiques pour les populations locales. Elles détruisent leurs lieux d’habitation mais aussi les cultures vivrières.

Destruction des écosystèmes et épidémies

Enfin, la déforestation contribue à la destruction des écosystèmes forestiers. La mise à mal de la biodiversité se traduit par l’extinction de la faune et de la flore sauvage. D’après l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (l’UICN), il s’agit du phénomène le plus dangereux pour  85% des espèces menacées ou en voie de disparition.

L’exemple des Orangs-outans est frappant. Entre 1999 et 2015, 53% de ces grands singes ont disparu des forêts tropicales de l’île de Bornéo.

Au-delà des Orangs-Outan (un problème dont on ne peut nier la gravité), la déforestation a des conséquences désastreuses en terme de santé publique. En effet, elle favorise l’émergence de zoonoses en augmentant les contacts entre l’humain et les animaux. Une zoonose, c’est une maladie d’origine animale qui se transmet aux êtres humains. On peut penser par exemple à la rage, au VIH et plus récemment à la Covid-19. Comme le souligne Greenpeace, « la déforestation, si elle n’est jusqu’à présent pas mise en cause dans l’épidémie de Covid-19, a toutefois contribué au développement de nombreuses maladies infectieuses, comme la malaria ou Ebola ».

Comment agir ?

Continuer à déforester, cela revient donc à foncer droit dans un mur tête baissée. C’est mauvais pour la planète, les animaux et pour notre santé. Mais, ces sombres perspectives ne sont pas une fatalité !

Depuis chez soi, il est possible de lutter contre la déforestation. Le mot d’ordre : réduire. Mais réduire quoi ? Deux trois petites choses qui ne changeront pas grand chose à votre quotidien. On peut donc réduire :

-Notre consommation d’huile de palme. On la trouve principalement dans les pâtes à tartiner aux noisettes, les biscuits et chocolats de la grande distribution. Au lieu de cela, on remplace par une baguette ou de la brioche avec de la confiture maison. Gourmand croquant et pas polluant 😉 ;

-Notre consommation de viande et de cuir. En effet, si l’on en croit l’association de reforestation Envol Vert « en Amérique du Sud, les 2/3 de la déforestation sont liés au pâturage de l’élevage bovin qui produit principalement de la viande et du cuir ». On remplace la viande par des protéines végétales (graines de courge, spiruline, noix, épeautre, etc.). Pour les chaussures et la maroquinerie, on préfèrera les cuirs végan faits à partir de végétaux.

-Notre consommation de papier et opter pour du papier recyclé produit en France ;

-Nos achats de mobilier. En effet, 20 à 30% du bois importé en Europe a été produit illégalement et contribue à la destruction des forêts. Vous avez besoin de nouveaux meubles ? Pensez aux brocantes ou aux marchés aux puces. Un coup de peinture , un coup de vernis et tout sera comme neuf !

-Nos consommations d’énergies fossiles en optant pour une offre d’électricité verte et de biométhane. En plus, cela permet parfois de faire baisser la facture d’énergie. Mieux pour le porte-monnaie (en cuir végan 😉) et mieux pour la planète !

Vous voyez, ça n’est pas très dur de contribuer à la préservation des forêts. En adoptant une consommation plus locale et plus verte, vous pourrez aussi réduire votre empreinte carbone. Alors, prêt.es à relever le défi ? 🌳

En découvrir plus

🌱 Gaz à effet de serre : définition et enjeux
🌱 Bilan carbone personnel

La rédaction de l'empreinte carbone

Le site https://lempreintecarbone.fr/ a été l'initiateur de https://deklic.eco/, et fut créé dans le but, d'une part d'aider les internautes à évaluer leur empreinte carbone et, d'autre part de les aider à découvrir des stratégies pour la réduire. Il s'est engagé à répondre à des questions telles que quel est l'impact environnemental des entreprises, des produits et des moyens de transport. L’équipe éditoriale a aussi approfondi plus largement le domaine de l'environnement en fournissant des articles expliquant les événements historiques clés et les décisions prises par les États en faveur de la protection de notre planète. Parmi ceux-ci, on peut citer le Défi de Bonn pour la reforestation, le Fonds pour l'Environnement Mondial (FEM) ou encore la conférence des Nations Unies sur l'environnement de Stockholm. Enfin, de nombreux contenus pratiques ont été rédigés pour aider les internautes à réduire leur empreinte carbone, avec des réponses à des questions de tout un chacun comme "10 conseils pour réduire votre consommation électrique", "comment fabriquer sa propre lessive" et "est-il plus écologique de faire la vaisselle à la main ?". 
 Ces articles ont été rédigés par Caroline, Héloïse et Amandine, qui ont apporté leur contribution précieuse à ce projet.    

Voir les publications de l'auteur