Impact du réchauffement climatique sur l’agriculture

Par La rédaction de l'empreinte carbone , le 1 septembre 2023 - 6 minutes de lecture
Vache en Corrèze, Crédit MOURAD ALLILI/SIPA

Vache en Corrèze, Crédit MOURAD ALLILI/SIPA

D’après Greenpeace, « agriculture et déforestation sont responsables d’un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) ». Ces gaz à effet de serre contribuent à l’augmentation du bilan carbone et au changement climatique. Le secteur agricole est donc l’une des causes de la hausse des températures. Et, malheureusement, il en subit aussi les conséquences. Quel est l’impact du réchauffement climatique sur l’agriculture ? C’est une question à laquelle nous allons tenter de répondre. Petit tour du panorama agricole mondial (en tracteur bien entendu). 🚜

Agriculture et climat : des éléments liés

L’agriculture, pour faire (très très) simple, c’est planter des graines dans la terre et les faire pousser. La définition est un peu triviale, mais elle a le mérite d’être claire. 😉 Or, pour cultiver et faire grandir des plantes, il faut prendre en compte, a minima :

-La qualité du terrain ;
-La météo

C’est la raison pour laquelle, on peut difficilement faire pousser des mangues en plein cœur de la Picardie. 😉 Ce fruit nécessite des températures particulièrement élevées. En revanche, la Picardie, avec son climat, permet la production de betteraves, endives, pommes de terre, etc.

La prise en compte des données météorologiques est donc indispensable au travail des agriculteurs et agricultrices. Elle « donne le La » pour choisir les cultures à faire pousser et le moment de la récolte. 

Au XXe siècle, selon Météo France, la température de l’Hexagone a augmenté de plus de 1°C. Cette montée des températures a un impact très net sur notre agriculture. D’après le ministère de la Transition écologique, « aujourd’hui en Champagne, les vendanges ont lieu en moyenne 2 semaines plus tôt qu’il y a 20 ans ».

Réchauffement climatique et érosion des sols

Outre les changements de températures, la qualité des sols agricoles est également menacée. En effet, l’utilisation d’engrais met en péril les terres arables. Cela contribue :

– Au réchauffement climatique. Les engrais azotés libèrent du protoxyde d’azote (N2O), un gaz à effet de serre ;

– À l’appauvrissement des sols. De ce fait, ils stockent moins bien le carbone présent dans le CO2. Celui-ci est alors rejeté dans l’atmosphère.

Comme l’explique l’Agence Européenne pour l’Environnement (AEE), « s’il n’est pas perturbé, le carbone peut devenir stable et rester confiné pendant des milliers d’années. Des sols sains peuvent donc atténuer le changement climatique ».

D’autre part, l’augmentation des températures prive certaines terres d’humidité. Cela entraine sur le long terme, une hausse de la désertification. Dans les régions les plus chaudes du globe, parfois touchées par des problématiques de malnutrition, certaines zones ne pourront plus être cultivées. Selon l’ONU, « Quelque 50 millions de personnes pourraient être déplacées au cours des 10 prochaines années en raison de la désertification ». L’impact du réchauffement climatique sur l’agriculture annonce donc un bilan humain catastrophique.

Élevage et réchauffement climatique

D’après l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) « 14,5% des gaz à effet de serre (GES) d’origine anthropique proviennent des filières de l’élevage ». En effet, les animaux génèrent du méthane de par leur digestion. On a déjà tous entendu que les « pets des vaches » contribuaient fortement au réchauffement climatique. Ce n’est pas faux. Ce gaz est particulièrement toxique. Pourquoi ? Il s’agit d’un gaz à effet de serre 21 fois plus puissant que le CO2. Au cours de sa vie, une vache laitière produit 90 kg de méthane par an, soit 1 890 kg de CO2.

D’autre part, selon la L214, « 33% des terres cultivables de la planète sont utilisées à produire l’alimentation des animaux d’élevage ». Et bien souvent, on les a installées à la place de la forêt. La déforestation empêche les arbres de jouer leur rôle de puits de carbone. Cela accélère le réchauffement climatique. À l’heure actuelle, la déforestation est responsable de 20% des émissions de gaz à effet de serre.

Malheureusement, c’est un cercle vicieux. L’élevage souffre des émissions de CO2. Nos amies les bêtes pâtissent du changement climatique. La hausse des températures contribue à dégrader leurs conditions de vie (déjà souvent peu enviables). Les animaux d’élevage sont de plus en plus soumis au stress thermique. Plus fragiles, les animaux deviennent moins résistants aux maladies. En outre, ils auront tendance à naître moins costaud, plus petits. Conséquence ? La mortalité augmente et les espèces se modifient. 

Au-delà de la souffrance animale (qui est déjà un sujet très grave), ces impacts sur l’élevage en ont aussi sur l’être humain. Ils mettent en danger les populations de certaines parties du globe et fomentent les inégalités. Comme elle le rappelle la FAO, « Les régions identifiées comme les plus vulnérables aux changements climatiques, telles que l’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud, sont également les régions où les agriculteurs et les communautés rurales dépendent le plus de l’élevage pour leur nourriture, leurs revenus et leurs moyens de subsistance ».

Diminuer son empreinte carbone pour protéger l’agriculture

Notre système de production alimentaire est donc malade du changement climatique. Et, il ne tient qu’à nous de changer cela en modifiant nos habitudes de consommation. Réduire son empreinte carbone, cela passe grandement par l’alimentation.

Pour faire baisser ses émissions de CO2 à échelle individuelle, plusieurs solutions entrent en complémentarité :

Opter pour des produits issus de l’agriculture biologique. En effet, un hectare cultivé selon les standards de l’agriculture biologique représente 48% à 66% de rejets de CO2 en moins que les systèmes agricoles standards ;

Choisir une alimentation végétarienne ou végane ;

Se tourner vers des produits locaux, pour éviter au maximum les émissions de CO2 liées au transport de marchandises.

En résumé, adieu veaux, vaches, cochons… Bonjour Pommes de Normandie, Endives de Picardie, Mirabelles de Lorraines, etc. Un vrai régal !

Et pour réduire encore davantage vos émissions de gaz à effet de serre, on vous propose de télécharger le Coach Carbone d’ekWateur. Au menu, bilan carbone personnel et programme personnalisé pour limiter ses dépenses énergétiques. Prêt.e à cultiver l’écologie au quotidien ? 😉

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La rédaction de l'empreinte carbone

Le site https://lempreintecarbone.fr/ a été l'initiateur de https://deklic.eco/, et fut créé dans le but, d'une part d'aider les internautes à évaluer leur empreinte carbone et, d'autre part de les aider à découvrir des stratégies pour la réduire. Il s'est engagé à répondre à des questions telles que quel est l'impact environnemental des entreprises, des produits et des moyens de transport. L’équipe éditoriale a aussi approfondi plus largement le domaine de l'environnement en fournissant des articles expliquant les événements historiques clés et les décisions prises par les États en faveur de la protection de notre planète. Parmi ceux-ci, on peut citer le Défi de Bonn pour la reforestation, le Fonds pour l'Environnement Mondial (FEM) ou encore la conférence des Nations Unies sur l'environnement de Stockholm. Enfin, de nombreux contenus pratiques ont été rédigés pour aider les internautes à réduire leur empreinte carbone, avec des réponses à des questions de tout un chacun comme "10 conseils pour réduire votre consommation électrique", "comment fabriquer sa propre lessive" et "est-il plus écologique de faire la vaisselle à la main ?". 
 Ces articles ont été rédigés par Caroline, Héloïse et Amandine, qui ont apporté leur contribution précieuse à ce projet.    

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