Quelle est l’évolution de l’empreinte carbone en France ?

Par La rédaction de l'empreinte carbone , le 1 septembre 2023 — transition écologique - 8 minutes de lecture
Trafic dense sur l Autoroute A8, Mougins en août 2023. Crédit SYSPEO/SIPA

Trafic dense sur l Autoroute A8, Mougins en août 2023. Crédit SYSPEO/SIPA

La mesure de l’empreinte carbone permet de se rendre compte de notre part de responsabilité dans le réchauffement climatique. C’est donc notre responsabilité de nous y intéresser ! 😉 En effet, cela permet de mettre en avant comment nos pratiques de consommation influent sur les changements climatiques. Et dans tout ça, comment se situe notre bon vieux Hexagone ? Quelle est l’empreinte carbone de la France ? Comment évolue-t-elle dans le temps ? Décryptage.

L’empreinte carbone de la France : des chiffres stables ?

Pour bien comprendre où l’on va, il faut bien comprendre où l’on se situe. C’est pourquoi avant de regarder les évolutions de l’empreinte carbone des Français-es, il convient de faire un état des lieux.

D’après la définition du Commissariat Général au Développement Durable, « le calcul de l’empreinte carbone d’une population vise à estimer la quantité de GES émise pour satisfaire sa consommation au sens large (biens, services, infrastructures), en tenant compte des émissions liées aux importations et aux exportations. ». Cela consiste donc à additionner l’inventaire national de GES, les émissions produites directement sur le territoire national et les émissions de GES associées à nos importations. Pour la calculer, on se base sur le périmètre défini lors du protocole de Kyoto, on prend en compte les émissions de la France Métropolitaine et des Départements et Régions d’Outre-Mer (DROM).

Selon les données du Ministère de la Transition Écologique,  en 2018, l’empreinte carbone de la France était portée à 749 mégatonnes (mt) équivalent CO2. Les émissions sont réparties de la manière suivante :

  • 425 Mt CO2 éq pour les importations ;
  • 324 Mt CO2 éq pour l’inventaire national

Ces chiffres sont ceux de l’année 2018 et ne diffèrent pas vraiment des années précédentes. De manière globale l’empreinte carbone de la France est relativement stable depuis 2005. Cette année-là, l’empreinte carbone de l’Hexagone était estimée à 739 Mt CO2 éq.

En revanche, la répartition de cette empreinte carbone évolue. Autrefois, les émissions intérieures françaises étaient supérieures aux émissions importées. Aujourd’hui, notre inventaire national a tendance à être moins carboné, mais nos émissions associées aux importations ne font que grimper. On est passé de 327 Mt CO2 éq en 2005 contre 425 en 2018.

Empreinte carbone de la France : quels postes de consommation ?

Aujourd’hui, selon le Ministère de la Transition Ecologique, l’empreinte carbone de la France est composée :

👉 Des émissions directes des ménages français (16%). Celles-ci proviennent « de la consommation de carburant de leurs véhicules et des combustibles (gaz et fioul) brûlés dans les chaudières des logements. » ;

👉 De la production et du transport des biens et services consommés (84%).

Le secteur énergétique représente donc la totalité des émissions directes des ménages. Et il se taille la part du lion dans les 84% restants. En effet, or émissions directes des ménages, il représente en 2018 :

👉 Environ 98 tonnes équivalent CO2, la cokéfaction et raffinage, à savoir la transformation du pétrole brut et du charbon en produits consommables, est le premier poste d’émissions de GES en France. Approximativement 5 t CO2 éq sont générées sur le sol français. Le reste provient de nos importations ;

👉 Environ 41 t CO2 éq liées à la production d’électricité de gaz et de chaleur. Encore une fois, ces émissions proviennent largement de nos importations. Nous produisons aux alentours de 12 CO2 éq. Le reste est importé.

Hormis l’énergie, d’autres secteurs pèsent sur l’empreinte carbone de la France :

🛢️ L’industrie agroalimentaire, qui représente environ 78 CO2 éq. d’émissions annuelles qui pour la moitié proviennent de nos importations ;

🛢️ Les services publics (70 CO2 éq) à savoir l’administration, l’éducation, la santé, etc. Là aussi, plus de la moitié de ces de émissions de GES sont associées aux importations. Comment est-ce possible ? Parce que le système public, bien qu’il soit basé en France, ne consomme pas 100% français. On peut prendre l’exemple de la santé, les médicaments ou les masques, par exemple, ne sont pas produits à 100% sur le sol de l’Hexagone ;

🛢️ La construction (environ 56 CO2 éq). Sans surprise, plus de la moitié des émissions de CO2 proviennent d’importations ;

🛢️ Les services marchands (environ 43 CO2 éq). On ne vous étonnera pas en vous disant que les 2/3 des GES ne sont pas émis en France.

On peut penser qu’une bonne partie de ces émissions pourraient donc être évitées par le simple fait de produire et consommer français. En effet, a minima, nous éviterions tous les rejets de CO2 liés aux transports des produits et services. Et en priorité, nous devons nous concentrer sur l’énergie. Comme disait Jean de la Fontaine « Nous l’allons montrer tout à l’heure », tout à l’heure voulant dire tout de suite en ancien français. 😉

Transition énergétique : quels changements ?

La réduction de l’empreinte carbone de la France passe donc par un changement dans nos manières de consommer, notamment de consommer l’énergie. En d’autres mots, nous devons lancer une transition énergétique !

Tout d’abord, nous sommes fortement dépendants des pays exportateurs de pétrole. En effet, nous importons 99% des hydrocarbures que nous consommons. Face à cela, le mieux reste d’opter pour une mobilité plus durable (vélo, automobile électrique, transport en commun). Cela permettra de limiter notre consommation de carburants.

Le chauffage qui représente 60% de notre facture d’énergie selon l’Ademe peut aussi faire sa petite révolution. À l’heure actuelle, 11 millions de foyers français sont raccordés au gaz naturel. Ce gaz provient quasiment exclusivement des importations alors même que la France est capable d’en produire. Comment ? Nous avons des gisements de gaz ? Non, plus maintenant, le dernier s’est épuisé en 2013. Mais, nous avons la possibilité de produire du biogaz en valorisant les déchets agricoles. Un complément de revenu pour les agriculteurs, du gaz 100% vert, respectueux de l’environnement et produit localement. Qu’est-ce qu’on attend ?

Coté électricité, l’Hexagone dépend du nucléaire. Selon RTE, l’atome représente 70,6% de notre mix énergétique. Alors c’est vrai, il s’agit d’une énergie peu carbonée. Cela étant, elle génère un bon nombre de déchets radioactifs qu’il est difficile de traiter et qui auront forcément un impact sur l’environnement à terme. Le mieux serait donc de promouvoir les énergies renouvelables. Peu carbonées, elles ne produisent aucun déchet dangereux pour les générations futures. Plutôt pas mal, non ?

Enfin, la transition énergétique, c’est surtout consommer moins d’énergie. Et pour cela, pas de secret : le mieux reste de rénover les bâtiments. Cela permettra également de lutter contre la précarité énergétique. C’est probablement la raison pour laquelle, le Plan France Relance « consacre 6,7 Md € à la rénovation énergétique des logements privés, des locaux de TPE/PME, des bâtiments publics de l’État et des logements sociaux »  à horizon 2030. Reste à savoir comment sera occupée cette enveloppe.

Et à notre échelle, comment agir ?

La transition énergétique est donc une des pistes d’amélioration de l’empreinte carbone de la France, mais ce n’est pas le seul levier d’action que nous avons. À votre niveau, pour réduire vos émissions de CO2, nous vous conseillons de suivre la méthode de consommation « LSD ». Rassurez-vous, on ne vous engage pas à consommer de la drogue ! 😉 On entend par là, une consommation :

🌱 Locale : en achetant des aliments, des vêtements, des objets ou même de l’énergie produits en circuit-court. Vous évitez ainsi les coûts de carbone liés au transport international de marchandises ;

🌱 Sobre, c’est à dire en éliminant le superflu et notamment les emballages en optant pour une démarche davantage centrée sur le zéro-déchet ;

🌱 Durable, en usant les objets achetés jusqu’à la corde et en cherchant à recycler au maximum.

Et pour savoir par où commencer ce mode de vie LSD, vous pouvez télécharger le Coach Carbone d’ekWateur. Vous y trouverez plein d’astuces pour réduire votre empreinte carbone !

La rédaction de l'empreinte carbone

Le site https://lempreintecarbone.fr/ a été l'initiateur de https://deklic.eco/, et fut créé dans le but, d'une part d'aider les internautes à évaluer leur empreinte carbone et, d'autre part de les aider à découvrir des stratégies pour la réduire. Il s'est engagé à répondre à des questions telles que quel est l'impact environnemental des entreprises, des produits et des moyens de transport. L’équipe éditoriale a aussi approfondi plus largement le domaine de l'environnement en fournissant des articles expliquant les événements historiques clés et les décisions prises par les États en faveur de la protection de notre planète. Parmi ceux-ci, on peut citer le Défi de Bonn pour la reforestation, le Fonds pour l'Environnement Mondial (FEM) ou encore la conférence des Nations Unies sur l'environnement de Stockholm. Enfin, de nombreux contenus pratiques ont été rédigés pour aider les internautes à réduire leur empreinte carbone, avec des réponses à des questions de tout un chacun comme "10 conseils pour réduire votre consommation électrique", "comment fabriquer sa propre lessive" et "est-il plus écologique de faire la vaisselle à la main ?". 
 Ces articles ont été rédigés par Caroline, Héloïse et Amandine, qui ont apporté leur contribution précieuse à ce projet.    

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