Quelle est l’évolution de l’empreinte carbone dans le monde ?

Par La rédaction de l'empreinte carbone , le 1 septembre 2023 — transition écologique - 7 minutes de lecture
Un manifestant lance dans les airs un ballon représentant la planète Terre lors de la manifestation contre l'environnement du G20 qui s'est tenue à Naples, en 2021. Crédit Vincenzo Izzo/Sipa USA/SIPA

Un manifestant lance dans les airs un ballon représentant la planète Terre lors de la manifestation contre l’environnement du G20 qui s’est tenue à Naples, en 2021. Crédit Vincenzo Izzo/Sipa USA/SIPA

En 2020, nous avons émis 34 milliards de tonnes de CO2. Si l’on rapporte ce chiffre à la population mondiale (environ 7,8 milliards d’êtres humains), on peut dire que chaque habitant.e de la planète témoigne d’une empreinte carbone d’environ 4,36 tonnes équivalent CO2 (t CO2 eq.) par personne. Comment expliquer ce chiffre ? En route pour un petit tour du monde ! 😉

Empreinte carbone : les émissions de CO2 sur la planète

On l’a dit, l’empreinte carbone mondiale est estimée à 4,36 t CO2 eq./personne. Plutôt beaucoup ou raisonnable ? Plutôt beaucoup. Pour lutter contre le réchauffement climatique, le ministère de la Transition écologique estime que le « ‘budget’ CO2 de chaque Terrien devrait être compris entre 1,6 t (hypothèse basse) et 2,8 t (hypothèse haute) de CO2 par an entre aujourd’hui et 2100 ». Cela permettrait de respecter les objectifs pris lors de l’accord de Paris et de limiter le changement climatique à 2 °C.

Il faut voir le réchauffement climatique comme un déséquilibre entre nos capacités d’émissions et notre stockage du CO2. Dans les « chiffres clés du climat », le ministère de la Transition écologique explique qu’ « au cours des dix dernières années, sur les 41 Gt de CO2 libérées en moyenne par an par les activités humaines, l’atmosphère en a absorbé 18, les réservoirs terrestres (biosphère et sols) 12 et les océans 9 ». Lutter contre le réchauffement climatique revient donc à faire baisser notre empreinte carbone pour revenir à l’équilibre.

Les facteurs d’émission de GES

L’empreinte carbone correspond à toutes les émissions de gaz à effet de serre (GES) induites par la consommation mondiale. Le CO2 est le principal GES. Cela étant, le protocole de Kyoto dénombre 6 GES d’origine anthropique (humaine), à savoir :

👉 Le méthane (CH4) ;

👉 Le protoxyde d’azote (N2O) ;

👉 L’hexafluorure de soufre (SF6) ;

👉 Les hydrofluorocarbures (HFC) ;

👉 Les perfluorocarbures (PFC).

Pour mesurer l’empreinte carbone, on comptabilise l’inventaire national de chaque pays, les GES d’origine humaine émis sur le territoire national ainsi que les émissions de GES induites par les importations.

Selon l’Union européenne, on note 5 grandes causes au réchauffement climatique :

👉 La « combustion du charbon, du pétrole et du gaz » qui servent à produire de l’électricité, de la chaleur, à des fins de transport ou de production industrielle ;

👉 La déforestation. Les forêts sont en perte de vitesse au niveau mondial. Selon la WWF, « 6,5 millions d’hectares de forêt naturelle disparaissent ». C’est l’équivalent de la superficie de la Lituanie qui est déboisée chaque année. Or les arbres contribuent à stocker le dioxyde de carbone, assurant ainsi une régulation du climat. Plus on déforeste, plus on déséquilibre notre planète ;

👉 L’élevage, puisque les bovins et les ovins rejettent du méthane pendant leur cycle de digestion ;

👉 L’agriculture intensive. L’utilisation d’engrais azotés libère du protoxyde d’azote. Cela peut être mis en lien avec le point précédent puisqu’une grande partie des terres est dédiée uniquement à la production de nourriture pour les animaux d’élevage ;

👉 Les gaz fluorés que l’on trouve dans les dispositifs réfrigérants, les aérosols, etc.

Une répartition géographique inégale

La répartition des rejets de GES est très inégale selon les régions du monde. En effet, chaque pays ou ensemble de pays dispose de ses propres habitudes de consommation, ce qui fait grimper ou non l’empreinte carbone mondiale. Selon les chiffres clés du climat, « la Chine représente 30% de ces émissions, les États-Unis 14% et l’Union européenne 8%. » De manière générale, on les considère comme les « mauvais élèves du climat ».

Toutefois « mauvais élève » ne veut pas dire zéro pointé ! 😉 On note des améliorations. L’Union européenne affirme avoir baissé ses émissions de GES de 23% entre 1990 et 2020. Elle s’est engagée à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. De son côté, la Chine s’est fixée cet objectif pour 2060. Aux États-Unis, les émissions de CO2 ont diminué de 1,6% par an entre 2014 et 2017. Elles ont malheureusement remonté de 3,4% en 2018.

D’autres pays apparaissent à l’inverse comme de « bons élèves ». En tête le Bouthan, un pays très en avance sur l’écologie. Aujourd’hui, c’est le seul pays au monde à avoir une empreinte carbone positive, c’est-à-dire qu’il stocke plus de CO2 qu’il n’en émet. Avec 99% d’électricité produite via les énergies renouvelables, le Costa Rica fait également partie des pays les plus innovants en matière de réduction des émissions de GES.

Une hausse des émissions de CO2 à l’échelle mondiale

Selon les experts du GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le réchauffement climatique et bel et bien d’origine humaine. Il est quasiment impossible d’en douter. D’après Météo France : « En 2017, le réchauffement global a atteint + 1 °C (± 0,2 °C) par rapport à la période préindustrielle et que les émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique provoquent une hausse moyenne des températures de l’ordre de 0,2 °C par décennie ».

Globalement, la tendance reste à la hausse. Ces dernières années, les émissions de CO2 ont plutôt grimpé. Comme le souligne le gouvernement du Canada, « entre 2005 et 2016, les émissions mondiales de GES ont augmenté de 19,3%, passant de 38 679 à 46 141 mégatonnes d’équivalent en dioxyde de carbone (Mt d’éq. CO2) ».

Covid-19 et rejets de gaz à effet de serre

En 2020, les émissions de CO2 ont diminué d’environ 7%. Celles-ci atteignent cette année les 34 milliards de tonnes de CO2. En effet, la pandémie de Covid-19 a entrainé un ralentissement de l’économie. Les industries, à l’arrêt ou presque, ont consommé moins d’énergie (fioul, pétrole, charbon, électricité, etc.). Les confinements ont aussi fait diminuer drastiquement le recours aux transports. Par exemple, le transport aérien a chuté de 55% en 2020.

Cette bouffée d’oxygène n’engage pas forcément des perspectives réjouissantes. C’est en tout cas ce que pense Fatih Birol, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), « je crains que si les gouvernements n’adoptent pas de nouvelles mesures importantes, la baisse des émissions que nous connaissons ne soit suivie d’un rebond ». Selon lui, « la Chine a été le premier pays où l’économie est repartie et aujourd’hui les émissions sont plus importantes qu’avant la crise ». Si les gouvernements ne lancent pas une transition énergétique pour accompagner la reprise économique, les émissions de CO2 repartiront de plus belle.

La France a d’ores et déjà lancé le plan « France Relance ». Pour organiser une relance verte, elle consacrera 30 milliards d’euros à l’écologie avec 4 grandes priorités :

👉 La rénovation thermique des bâtiments ;
👉 Les transports ; 
👉 La transition agricole ;
👉 Les énergies renouvelables.

Et les citoyen.nes dans tout cela ? Si c’est évidemment le travail des gouvernements ou des entreprises et industries qui doit primer, chacun.e à son niveau peut œuvrer pour lutter contre le réchauffement climatique. Si vous souhaitez réduire vos émissions de CO2, vous pouvez télécharger le Coach Carbone d’ekWateur. Vous pourrez y calculer votre empreinte carbone personnelle et découvrir de nombreux conseils personnalisés. On vous retrouve sur l’application ? 😊

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La rédaction de l'empreinte carbone

Le site https://lempreintecarbone.fr/ a été l'initiateur de https://deklic.eco/, et fut créé dans le but, d'une part d'aider les internautes à évaluer leur empreinte carbone et, d'autre part de les aider à découvrir des stratégies pour la réduire. Il s'est engagé à répondre à des questions telles que quel est l'impact environnemental des entreprises, des produits et des moyens de transport. L’équipe éditoriale a aussi approfondi plus largement le domaine de l'environnement en fournissant des articles expliquant les événements historiques clés et les décisions prises par les États en faveur de la protection de notre planète. Parmi ceux-ci, on peut citer le Défi de Bonn pour la reforestation, le Fonds pour l'Environnement Mondial (FEM) ou encore la conférence des Nations Unies sur l'environnement de Stockholm. Enfin, de nombreux contenus pratiques ont été rédigés pour aider les internautes à réduire leur empreinte carbone, avec des réponses à des questions de tout un chacun comme "10 conseils pour réduire votre consommation électrique", "comment fabriquer sa propre lessive" et "est-il plus écologique de faire la vaisselle à la main ?". 
 Ces articles ont été rédigés par Caroline, Héloïse et Amandine, qui ont apporté leur contribution précieuse à ce projet.    

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