Qu’est-ce que l’énergie finale ?

Par La rédaction de l'empreinte carbone , le 1 septembre 2023 — énergies renouvelables - 8 minutes de lecture
Energie primaire

Crédit : Matthew Henry/Unsplash

Dernier maillon de la chaîne de production de l’énergie, l’énergie finale est celle qui arrive jusqu’à nous. Concrètement, quelle réalité recouvre-t-elle ? Réduit-elle notre bilan carbone ? Quel est son lien avec l’énergie primaire ? En route pour une explication avec le Coach Carbone d’Ekwateur. Destination finale : bien comprendre l’énergie finale et son impact sur l’environnement !

Définition d’énergie finale

D’après la définition de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), « l‘énergie finale ou disponible est l’énergie livrée au consommateur pour sa consommation finale ». Il s’agit donc de l’énergie utilisée par les ménages chez eux ou par les entreprises dans leurs locaux professionnels. On entend par là l’électricité, les carburants, l’énergie issue des systèmes de chauffage. Bref, ce qui nous sert à bouger, à nous chauffer, à nous éclairer, etc.

Cette énergie finale provient d’une énergie primaire qui a subi des transformations ou non. Ainsi, l’électricité que vous consommez chez vous provient toujours d’une source primaire transformée. En effet, la production d’électricité peut être réalisée par :

☀️ Des énergies renouvelables (panneaux solaires, éoliennes, centrales hydrauliques, etc.) ;

🏭 Des énergies fossiles (centrales thermiques à gaz, à charbon, à fioul, etc.) ;

🏭 Des énergies fissiles (centrales nucléaires).

La majorité des énergies primaires sont :

👉 Mécaniques (elles impliquent un mouvement), c’est le cas par exemple pour l’énergie hydraulique ;

👉 Thermiques (elles génèrent de la chaleur). On peut penser à la géothermie ;

👉 Chimique (créé par le biais d’une réaction chimique). Les énergies fossiles sont considérées comme des énergies chimiques puisqu’elles naissent de l’altération de matière organique.

De son côté, l’énergie électrique est toujours une énergie secondaire ou finale puisqu’elle est issue de consommation d’une ou plusieurs autres formes d’énergie.

Parfois, une source d’énergie primaire peut aussi être considérée comme une énergie finale. C’est par exemple le cas du gaz naturel. On le trouve dans la nature et on l’utilise pour chauffer notre logement.

Les différents stades de l’énergie

Selon le Cerema, « afin de comptabiliser l’énergie produite et consommée, on distingue différents stades :

👉 énergie primaire : énergie brute, n’ayant subi aucune conversion. Exemple de source : pétrole non raffiné

👉 énergie secondaire : énergie primaire transformée avant son transport à l’utilisateur final. Exemple de source : produits pétroliers raffinés

👉 énergie finale : énergie livrée à l’utilisateur final, avant sa consommation. On considère que dans le cas des énergies thermiques renouvelables, l’énergie finale est égale à l’énergie primaire. Exemple de source : fioul livré en entrée de chaudière

👉 énergie utile : énergie finale pondérée par le rendement du système de chauffage. C’est l’énergie restituée à la sortie du système, celle dont bénéficie effectivement l’utilisateur. »

Convertir l’énergie primaire en énergie finale

Pour bien faire la différence entre énergie primaire et énergie finale, on peut comparer avec la production de papier. Celui-ci est fait à base de bois, c’est la source. En d’autres termes, notre énergie primaire. Il passe par tout un tas de processus pour devenir une feuille A4, en d’autres termes, notre énergie finale ! 

Dès lors qu’il y a transformation (que ce soit pour produire de l’électricité ou du papier), il y a consommation d’énergie. C’est pourquoi, il est possible de mettre en place un calcul pour déterminer la consommation d’énergie primaire à partir de la consommation d’énergie finale.

Comme l’explique l’association Coénove, qui rassemble des acteurs de la filière gaz « Conventionnellement, le coefficient de conversion de l’électricité en France est de 2,58. C’est-à-dire qu’on considère qu’il faut 2.58 kWh d’énergie primaire pour produire 1 kWh d’énergie électrique finale ».

À titre de comparaison, pour le gaz naturel le coefficient de conversion est de 1. On considère qu’il faut 1 kWh d’énergie primaire de gaz naturel pour 1 kWh de gaz naturel final.

À part par amour des maths, pourquoi se lancer dans de tels calculs ? 🤔 Excellente question à laquelle nous nous empressons de répondre.

Pourquoi mesurer l’énergie finale ?

Mesurer l’énergie finale permet de se rendre compte de nos usages énergétiques. C’est typiquement ce que font les fournisseurs d’électricité lorsqu’ils vous envoient une facture.  Sur cette dernière, vous retrouvez la quantité d’énergie consommée en kWh, à savoir la quantité d’énergie finale utilisée au sein de votre logement.

La mesure et l’analyse de l’énergie finale sont essentielles pour évaluer la consommation énergétique d’un pays, d’un secteur ou d’un ménage, et pour formuler des politiques énergétiques efficaces. Ces données permettent de prendre des décisions éclairées en matière de planification énergétique, de développement durable et de transition vers des sources d’énergie plus propres et renouvelables.

Mesurer l’énergie primaire permet de se rendre compte de l’évolution de l’exploitation des ressources mondiales faites par l’être humain. Pouvoir passer de l’un à l’autre permet donc de mettre en perspective notre consommation d’énergie, l’utilisation des ressources naturelles mais aussi nos émissions de gaz à effet de serre.  

Par exemple, selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), l’électricité représente 19.3 % de la consommation d’énergie finale dans le monde. Cette électricité est produite à base d’énergies primaires. À l’heure actuelle, c’est le charbon qui domine le mix énergétique mondial. Il représente 38.2 % de la production d’électricité sur terre. À titre de comparaison, les sources d’énergies renouvelables représentent 25,6 % de la production d’électricité mondiale.

Grâce à ces données, on peut mesurer les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à l’électricité, donc l’empreinte carbone de notre production d’électricité. Il faut savoir qu’un kWh d’électricité produit à base de charbon, émet 1060 grammes de CO2 contre 7 grammes de CO2 pour l’éolien. Concrètement, lorsque l’on souscrit une offre d’énergie verte, l’utilisation d’énergie finale est la même que pour une offre d’électricité classique. En revanche, l’utilisation d’énergie primaire est totalement différente. Intéressant non, lorsqu’on l’on doit faire des choix pour son logement ? 😉

Justement, bien comprendre la distinction entre l’énergie primaire et l’énergie finale peut être très utile lors de l’achat ou de la vente d’une maison. 🏡

L’énergie finale, élément clé du DPE

Le DPE (Diagnostic de Performance Énergétique) est un document technique qui évalue la performance énergétique d’un bâtiment. Il vise à informer les propriétaires et les occupants sur la consommation énergétique de ce bâtiment et à favoriser la prise de mesures pour améliorer son efficacité énergétique.

Il est obligatoire en France depuis le 1er avril 2023 lors de la vente ou de la location d’un bien immobilier. Il est réalisé par un diagnostiqueur certifié et fournit des informations sur la consommation énergétique du bâtiment, exprimée en kWh/m² par an, ainsi que sur les émissions de gaz à effet de serre liées à cette consommation.

Le DPE se base sur plusieurs éléments pour évaluer la performance énergétique du bâtiment, tels que l’isolation thermique, le système de chauffage, la production d’eau chaude sanitaire, la ventilation et les sources d’énergie utilisées. Il prend également en compte les caractéristiques du bâtiment, comme sa surface, son année de construction et sa localisation géographique.

Il fournit des recommandations pour améliorer l’efficacité énergétique du bâtiment, telles que l’installation d’une meilleure isolation, le remplacement du système de chauffage ou l’utilisation de sources d’énergie renouvelables. Cependant, il ne représente pas une garantie absolue des économies d’énergie réelles qui peuvent être réalisées.

Le DPE est un outil important dans le cadre de la politique énergétique et environnementale, car il permet de sensibiliser les propriétaires et les occupants aux enjeux de la consommation énergétique et de promouvoir des mesures de rénovation énergétique. Il fournit également une base d’information pour les dispositifs d’incitation financière et les politiques de transition énergétique.

Depuis le 1er janvier 2023, sur ce document, il est indiqué “la quantité totale d’énergie finale rapportée au mètre carré de surface habitable considérée et exprimée en kilowattheures par mètre carré et par an”.

Cette dernière modification concernant l’énergie finale, aide beaucoup à comprendre le diagnostic énergétique de la maison ! 🏡 🪫 Et vous voilà incollable sur l’énergie finale !

La rédaction de l'empreinte carbone

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 Ces articles ont été rédigés par Caroline, Héloïse et Amandine, qui ont apporté leur contribution précieuse à ce projet.    

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