Quel est l’impact des livraisons de plats cuisinés sur l’environnement ?

Par La rédaction de l'empreinte carbone , le 1 septembre 2023 - 8 minutes de lecture
Livreurs a vélo à Paris, Crédit ROMUALD MEIGNEUX/SIPA

Livreurs a vélo à Paris, Crédit ROMUALD MEIGNEUX/SIPA

Se faire livrer à manger à domicile est devenu une pratique courante pour beaucoup de personnes. En effet, depuis quelques années, ce secteur est en constante croissance. Toutefois, depuis la crise sanitaire, la livraison de plats cuisinés connaît une véritable explosion. C’est si simple, en un clic on peut voyager (culinairement parlant, bien sûr) jusqu’en Asie et déguster son meilleur Bo bun. Cependant, on ne pense pas forcément aux conséquences environnementales de cette activité, qui sont pourtant importantes. À vos tabliers, on vous emmène dans les coulisses de la livraison à domicile.

La livraison de plats cuisinés : une pratique qui se généralise

La restauration livrée connaît une croissance sans précédent depuis quelques années. Cependant, depuis 2020, le nombre de commandes a littéralement explosé avec la pandémie qui a engendré la fermeture des restaurants. Ainsi, 60% des Français-es l’ont désormais intégré à leurs habitudes de consommation, contre 40% avant la crise sanitaire. Les plus gros consommateurs-ices sont les jeunes entre 18-24 ans, avec plus de 80% d’entre eux s’étant déjà fait livrer à domicile. Néanmoins, les profils ont tendance à se diversifier grâce à un choix de plateformes de plus en plus important.

Livraison de plats cuisinés : Uber Eats en tête

Si on vous dit Uber Eats, Deliveroo ou encore Just Eat, ça vous parle ? Notre petit doigt nous dit que oui 😉. Et pour cause ! La notoriété de ces plateformes a fortement augmenté et 7 commandes sur 10 sont désormais passées via ces applications de livraison à domicile. Même si la concurrence est rude, c’est actuellement Uber Eats qui est la plateforme de livraison alimentaire la plus largement utilisée par les Français-es. En effet, selon les enquêtes de Global Consumer Survey de Statista, près de 67% des utilisateurs se sont fait livrer au moins un repas par le biais de cette application en 2021, contre 57% en 2020.

Des restaurants pensés uniquement pour la livraison à domicile

D’autre part, un autre modèle dans ce marché de la livraison a vu le jour : le “restaurant  virtuel” fonctionnant à partir d’une cuisine centrale. Ce sont des restaurants dématérialisés qui ne reçoivent pas de client et qui sont uniquement pensés pour la livraison de repas tels que Frichti, FoodChéri, Nestor ou encore Popchef. L’avantage de ces plateformes est qu’elles ont le contrôle sur la chaîne d’approvisionnement de leurs produits. Enfin, de plus en plus de restaurants proposent leurs plats en livraison pour effectuer plus de ventes.

Livraison de plats à domicile : un chiffre d’affaires en forte croissance

Par ailleurs, le chiffre d’affaires de la livraison de plats cuisinés en 2020 représente quasiment 5 milliards d’euros, un chiffre colossal qui révèle une croissance du marché de 47% sur deux ans, selon le cabinet d’experts Food Service Vision. Et ce n’est sûrement pas fini, car les usages de consommation de nourriture ont changé et se sont digitalisés.

Les consommateur-ices sont davantage fidèles et pour la plupart commandent au moins une fois par semaine. Cependant, savez-vous quel est l’impact de la livraison de repas sur notre planète 🌎 ? Lire la suite vous apportera la réponse.

La livraison de plats cuisinés : une activité responsable ? 

De nos jours, notre société est de plus en plus consciente et soucieuse des problématiques environnementales. Selon le cabinet Food Service Vision, 70% des non-utilisateur-ices émettent des réserves sur l’impact environnemental, éthique et sociétal de la restauration livrée. En effet, il faut savoir que l’empreinte carbone de la livraison de plats cuisinés n’est pas neutre. Ses activités émettent des émissions de gaz à effet de serre qui polluent, notamment le mode de livraison et les emballages. Focus sur les deux principales causes d’émissions des acteurs de la livraison de plats cuisinés.

Des modes de transports qui polluent

Les différentes entreprises de ce secteur font appel à des livreurs pour acheminer les commandes à domicile. Ces livreurs, généralement indépendants, ont le choix de leur propre mode de transport : vélo ou scooter. Avec l’augmentation du nombre de courses et l’étendue de couverture croissante de ces plateformes, les livreurs choisissent généralement le scooter qui permet d’aller plus vite et donc d’être plus rentable.

Scooter ou vélo, il faut choisir

Toutefois, ce véhicule s’avère être polluant. Impactant la qualité de l’air, il est également responsable de nuisances sonores qui peuvent être très importantes dans les grandes villes. C’est pourquoi les plateformes tentent le plus possible de trouver des solutions pour que les livreurs adoptent des véhicules plus écologiques comme le vélo (électrique ou non) ou alors le scooter électrique. Plusieurs initiatives voient le jour comme des partenariats pour faciliter l’acquisition d’un vélo électrique ou encore des subventions chez Uber Eats.

Un décret qui oblige les entreprises de livraison à domicile à encourager les modes de livraison plus verts

Si ces plateformes sont de plus en plus impliquées à ce sujet c’est notamment dû au décret du 5 avril 2022 qui définit les obligations environnementales des entreprises de livraison à domicile de plus de 50 salariés. En effet, d’ici le 31 décembre 2023, 20% des livreurs devront utiliser un véhicule vert pour travailler. Cette part de “véhicules propres” devra augmenter chaque année pour atteindre 100% en 2030. Le changement est à venir ! Du moins on l’espère 🤞.

La livraison de plats cuisinés et le zéro déchet

Savez-vous combien de repas ont été livrés en France en 2020 ? Roulement de tambour… 350 millions, contre 200 millions en 2019 ! Selon le ministère de la Transition écologique, en 2019, plus de 600 millions demballages à usage unique se sont retrouvés dans nos poubelles. La plastique est souvent “oublié” lorsque l’on parle des grands émetteurs de gaz à effet de serre et pourtant sa production a doublé en vingt ans. Ce matériau s’avère être une menace forte pour le climat et pourrait générer à lui seul d’ici la moitié du siècle plus de 53 milliards de tonnes d’émissions de CO2.

Une charte pour réduire l’utilisation de plastique à usage unique dans les livraisons

C’est pourquoi, en 2021, les principaux acteurs français de la livraison de plats cuisinés ont signé une charte pour s’engager à réduire leur utilisation de plastique à usage unique et améliorer le réemploi de leurs emballages. Cette charte se compose de dix engagements. Certaines promesses sont déjà en partie appliquées, comme l’arrêt de la livraison systématique de couverts et de sauce ou encore la réduction à 50% d’emballages livrés sans plastique à usage unique.

D’autres engagements vont être réalisés sur la durée comme bannir les sacs plastiques pour la livraison ou mener des expérimentations de réemploi des contenants et emballages. Cependant, le changement prend du temps et chaque acteur avance à son rythme.

Des initiatives pour une livraison plus verte

De nombreuses initiatives sont en cours du côté des plateformes de livraison. À savoir, Foodchéri mène une expérimentation en partenariat avec La Consigne GreenGo. Une centaine de repas par jour sont servis dans des contenants réutilisables avec une solution de consigne intégrée. Uber Eats mène également ce type de test avec le restaurant Bioburger.

Stop au gaspillage alimentaire !

Autre enjeu important dans la stratégie “zéro-déchet” : le gaspillage alimentaire. En effet, les déchets alimentaires ont un impact très néfaste sur l’environnement. Ce dernier est responsable du rejet de 3,3 milliards de tonnes de gaz à effet de serre par an. C’est le 3ème plus grand pollueur du monde après les États-Unis et la Chine, rien que ça !

Néanmoins, il est difficile de mesurer et de contrôler cet aspect pour les agrégateurs tels que Deliveroo ou Just Eat, car ces plateformes peuvent difficilement gérer les actions de leurs partenaires. Il est plus simple de le faire pour les “restaurants virtuels” car ils s’approvisionnent et cuisinent eux-mêmes. La sensibilisation et les actions collectives peuvent être des solutions pour pallier ce phénomène polluant.

Ainsi, vous savez maintenant que l’empreinte carbone de la livraison de repas n’est pas neutre, mais qu’en est-elle de la vôtre ? Téléchargez le Coach Carbone d’ekWateur pour vite découvrir vos émissions. On vous attend ! 😊

Les grandes entreprises et la gestion de leur empreinte carbone

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La rédaction de l'empreinte carbone

Le site https://lempreintecarbone.fr/ a été l'initiateur de https://deklic.eco/, et fut créé dans le but, d'une part d'aider les internautes à évaluer leur empreinte carbone et, d'autre part de les aider à découvrir des stratégies pour la réduire. Il s'est engagé à répondre à des questions telles que quel est l'impact environnemental des entreprises, des produits et des moyens de transport. L’équipe éditoriale a aussi approfondi plus largement le domaine de l'environnement en fournissant des articles expliquant les événements historiques clés et les décisions prises par les États en faveur de la protection de notre planète. Parmi ceux-ci, on peut citer le Défi de Bonn pour la reforestation, le Fonds pour l'Environnement Mondial (FEM) ou encore la conférence des Nations Unies sur l'environnement de Stockholm. Enfin, de nombreux contenus pratiques ont été rédigés pour aider les internautes à réduire leur empreinte carbone, avec des réponses à des questions de tout un chacun comme "10 conseils pour réduire votre consommation électrique", "comment fabriquer sa propre lessive" et "est-il plus écologique de faire la vaisselle à la main ?". 
 Ces articles ont été rédigés par Caroline, Héloïse et Amandine, qui ont apporté leur contribution précieuse à ce projet.    

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