Quels sont les meilleurs moteurs de recherche éco-responsables en 2022 ?

Par La rédaction de l'empreinte carbone , le 1 septembre 2023 - 9 minutes de lecture
Stand Google au salon Viva Tech en 2023, Crédit Tom Nicholson/Shutterstock/SIPA

Stand Google au salon Viva Tech en 2023, Crédit Tom Nicholson/Shutterstock/SIPA

Selon l’ADEME, la pollution digitale, liée à nos usages d’internet représente aujourd’hui 4% des émissions de gaz à effet de serre (GES) de la planète. Pour rappel, les émissions de GES sont responsables du changement climatique. Quand on pense usage d’internet, on pense forcément à Google. Ce moteur de recherche fait partie de notre quotidien et comme chaque habitant.e du monde, une entreprise possède une empreinte carbone.

Cependant, il existe d’autres alternatives plus éthiques que ce géant du web pour effectuer vos recherches sur internet. Quelles sont-elles ? Tour d’horizon des moteurs de recherche écologiques en 2022.

L’impact des moteurs de recherche classiques sur l’environnement

On a tous déjà tapé un mot-clé sur Google, Bing ou Yahoo pour effectuer une recherche sur internet. Cette simple action est très gourmande en énergie et est responsable d’émissions carbone considérables. On considère que l’activité numérique génère plus de CO₂ que le transport aérien !

Google, une empreinte carbone non négligeable

À première vue, pas facile de savoir comment Google peut émettre des émissions de CO₂. C’est avant tout du fait du stockage des données dans les data centers. Ces serveurs gigantesques conservent des centaines de milliers de données. Ces centres de données permettent de répondre aux requêtes des internautes.

Pour fonctionner, ils ont forcément besoin d’électricité. Or, la production d’électricité est réalisée en grande partie par des énergies fossiles. D’après la BP Statistical Review of World Energy, 36,4% du mix énergétique mondial est porté par le charbon et 23,3% pour le gaz naturel. Leur combustion entraîne des émissions de CO₂. D’après l’Ademe, 1 kWh d’électricité produit à base de charbon émet 1060 g de CO₂ contre 7 pour l’éolien.

D’après Alex Wissner-Gross, chercheur à Harvard, une requête Google émet 7 grammes de CO₂. 10 recherches sur Google émettent donc plus qu’un kilomètre fait à scooter (62 g).

Pour lutter contre le réchauffement climatique, Google a commencé par l’achat de crédits-carbone sur les marchés. 

Puis en 2011, Google a voulu aller au-delà de la « neutralité comptable » en investissant dans les énergies renouvelables. C’est ce qu’explique Fabien Vieau, Directeur du développement des data-centers en Europe, « ces dix dernières années, nous avons investi dans la création de parcs éoliens et solaires qui ne seraient pas forcément sortis de terre sans nous, ça nous a permis de faire progresser la décarbonation de notre consommation, et de compenser en énergie verte là où le réseau utilisait du gaz ou du charbon. Ça reste de la compensation, mais cette fois dans le monde réel. ».



Vers un Google plus responsable en 2030 ?

Et le géant du web souhaite encore progresser dans le développement durable. À horizon 2030, il veut laisser de côté la compensation en étant connecté directement à des dispositifs d’énergie verte capables de répondre aux besoins de son activité.

C’est ce que met en avant Fabien Vieau, « on gérera l’énergie heure par heure, on saura même moduler la consommation des data-centres selon l’énergie décarbonée disponible ». Le travail des centres de données pourra être déplacé d’un point à l’autre du globe en fonction de l’énergie produite pour ne consommer que du renouvelable !

Cela nécessitera obligatoirement la construction et l’exploitation d’infrastructures de production d’électricité. Indirectement, selon Sundar Pichai, le président de Google, cela devrait aboutir à la création de 10.000 emplois dans les énergies renouvelables d’ici 2025, parmi lesquels 2000 en Europe. 

Atteindre la neutralité carbone tous les ans, c’était déjà bien. S’engager à aller plus loin, c’était encore mieux. Et Google nous surprend encore en regardant… vers le passé ! En effet, Google a fait savoir qu’il a compensé l’intégralité de ses émissions de CO₂ depuis sa fondation en 1998. C’est la première entreprise mondiale à accomplir cet exploit.



Les alternatives écologiques à Google en 2022

Google s’inscrit donc dans une démarche de plus en plus vertueuse. Par ailleurs d’autres moteurs de recherche engagés existent, et ils sont Français ! Alors pourquoi ne pas soutenir l’économie locale ? Voici les moteurs de recherche écologiques et 100 % Français à découvrir de toute urgence.

Ecosia, le moteur de recherche qui plante des arbres

Ecosia est un moteur de recherche allemand fondé en 2009. L’entreprise collecte l’argent généré par les clics des internautes sur les publicités de son partenaire Bing, puis reverse ses bénéfices à l’action climatique, dont au moins 80 % à des programmes de reforestation. Un arbre est planté à peu près toutes les 45 requêtes. Grâce aux 20 millions d’utilisateurs de ce moteur de recherche écologique, Ecosia a permis la plantation d’environ 164 millions d’arbres dans plus de 30 pays, parmi lesquels le Burkina Faso ou Madagascar. Par ailleurs, son data center est alimenté grâce à des panneaux solaires, une énergie renouvelable qui permet de réduire le recours aux combustibles fossiles.

Lilo, le moteur de recherche “généreux”

Lilo signifie “généreux” en hawaïen. Ce moteur de recherche a été créé en 2015 par deux Français. Son fonctionnement est semblable à Ecosia puisque l’entreprise se rémunère à partir des revenus publicitaires générés sur Bing. Lilo reverse 50 % de ses bénéfices à des projets sociaux, environnementaux, éducatifs ou éthiques. Ce sont les internautes qui choisissent quelles associations soutenir. En effet, chaque recherche permet d’accumuler des gouttes qui pourront ensuite être distribuées pour soutenir un projet. Aujourd’hui, 676 000 personnes utilisent Lilo tous les mois et 4 millions d’euros qui ont été reversés.

Ecogine, le browser 100 % écolo

Ecogine est la contraction de “ecological search engine”. Ce moteur de recherche a été créé en 2008 par trois étudiants ingénieurs Français. Aujourd’hui, c’est l’association Pour les enfants du pays de Beleyme qui gère Ecogine. Le principe de fonctionnement est simple : les internautes votent une à deux fois par an pour soutenir des projets solidaires. L’argent collecté via les annonces publicitaires de Google est versé aux associations qui ont reçu le plus de votes. Une partie des bénéfices est aussi reversée à des organismes de compensation des GES (gaz à effet de serre) émis lors des recherches sur Ecogine. En 2022, 5000 euros ont été reversés à 5 associations élues par les internautes.

You Care, le moteur de recherche qui a du coeur 

Né en 2019 en France, You Care est un moteur de recherche qui transforme les requêtes en bonnes actions grâce à ses revenus publicitaires. C’est Microsoft, le partenaire de l’entreprise qui fournit les résultats de recherche. Pour chaque lien commercial cliqué, une partie des recettes est versée à You Care, qui va ensuite les transmettre sous forme de dons à des associations. Parmi les actions possibles, on trouve : la plantation d’arbres, le soutien scolaire aux enfants déscolarisés, la chasse au plastique dans les océans. Par ailleurs, pour compenser les recherches effectuées sur son moteur de recherche, You Care finance la plantation d ‘arbres via l’association Eden Reforestation Projects.

Les bonnes pratiques pour surfer sur internet de façon écologique

Naviguer sur internet aura toujours un impact sur l’environnement. Néanmoins, vous pouvez limiter les dégâts en appliquant ces quelques gestes simples au quotidien.

Les économies d’énergie selon Google

Google souhaite proposer des services et outils pour permettre aux consommateurs et consommatrices de faire des économies d’énergie. Dans son rapport environnemental 2019, l’entreprise met par exemple en avant le thermostat connecté Nest.

Ce dispositif permet de piloter le chauffage à distance et d’adapter les températures d’un logement aux heures de présence et d’absence. Ainsi, on évite le gaspillage énergétique. 

Selon Google, en 2018, Nest aura permis une économie totale de 12 milliards de kWh d’énergie, soit plus que l’énergie utilisée par l’entreprise cette même année. Si Google arrive à réduire son empreinte carbone, pourquoi pas vous ? 😉 Alors bien sûr, il est évident que personne n’a les ressources de Google. Cela étant, à votre échelle vous pouvez faire bouger les choses. 

Et pour cela, pourquoi ne pas commencer par faire un petit bilan carbone ? On vous donnera ensuite des solutions pour diminuer vos rejets de CO₂. 😊

Des éco-gestes pour diminuer sa consommation d’énergie sur le web

Vous avez troqué Google pour un moteur de recherche écologique ? Bravo, c’est une première étape vers la transition écologique ! Ne vous arrêtez pas en si bon chemin. Il existe quelques astuces pour diminuer encore davantage son empreinte carbone quand on surf sur internet. Voici lesquelles :

✔️ tapez l’adresse exacte du site internet dans la barre de recherche ou enregistrez en favoris les sites web que vous consultez fréquemment pour éviter d’effectuer une recherche inutile : cela permet d’éviter en moyenne 35 % de GES ;

✔️ effectuez une recherche depuis une application plutôt que depuis un navigateur : le gain carbone est d’environ 64 % ;

✔️ utilisez des mot-clé précis lors de la formulation de votre requête afin de tomber rapidement sur le bon résultat et limiter la sollicitation des serveurs ;

✔️ naviguez en Wi-fi plutôt qu’en données mobiles (3G, 4G) ou en partage de données : la 4G consomme 25 fois plus d’énergie !

✔️ en plus d’un moteur de recherche écologique, choisissez un navigateur moins gourmand en énergie : Google Chrome est plus énergivore que Firefox ou Mozilla par exemple.

Vous voilà fin prêt.e pour explorer la toile de manière raisonnée et raisonnable, tout en continuant à accéder rapidement aux sites internet de votre choix !



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La rédaction de l'empreinte carbone

Le site https://lempreintecarbone.fr/ a été l'initiateur de https://deklic.eco/, et fut créé dans le but, d'une part d'aider les internautes à évaluer leur empreinte carbone et, d'autre part de les aider à découvrir des stratégies pour la réduire. Il s'est engagé à répondre à des questions telles que quel est l'impact environnemental des entreprises, des produits et des moyens de transport. L’équipe éditoriale a aussi approfondi plus largement le domaine de l'environnement en fournissant des articles expliquant les événements historiques clés et les décisions prises par les États en faveur de la protection de notre planète. Parmi ceux-ci, on peut citer le Défi de Bonn pour la reforestation, le Fonds pour l'Environnement Mondial (FEM) ou encore la conférence des Nations Unies sur l'environnement de Stockholm. Enfin, de nombreux contenus pratiques ont été rédigés pour aider les internautes à réduire leur empreinte carbone, avec des réponses à des questions de tout un chacun comme "10 conseils pour réduire votre consommation électrique", "comment fabriquer sa propre lessive" et "est-il plus écologique de faire la vaisselle à la main ?". 
 Ces articles ont été rédigés par Caroline, Héloïse et Amandine, qui ont apporté leur contribution précieuse à ce projet.    

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