Quelle est l’empreinte carbone d’Amazon ?

L’empreinte carbone d’Amazon : quels postes de dépense ?

L’empreinte carbone d’Amazon est portée à 71,54 millions de tonnes métriques équivalent CO₂ en 2021 (soit à peu près autant de pollution que 180 centrales électriques au gaz rejettent chaque année, explique The Verge) contre 51,17 millions de tonnes métriques équivalent CO₂ en 2019. Autrement dit, une nouvelle augmentation de 18 % !

On parle d’équivalent CO₂, car on mesure toutes les émissions de gaz à effet de serre (méthane, protoxyde d’azote, etc.) et on les convertit sur la base du dioxyde de carbone (CO₂). En effet, le CO₂ constitue 77% des émissions de gaz à effets de serre (GES) d’origine humaine.

Comme l’explique le groupe « Notre empreinte carbone inclut les émissions provenant des expéditions opérées par Amazon et par des tiers, de l’utilisation de l’électricité, des produits de marque Amazon, des biens d’équipement, des voyages d’affaires, du conditionnement, des trajets des clients jusqu’aux boutiques Amazon et d’autres biens et services achetés. »

Pour la mesurer, Amazon utilise trois segments :

👉 Les émissions de « catégorie 1 », la quantité d’énergie dépensée pour les activités directes d’Amazon. Elles représentent 12,11 millions de tonnes métriques équivalent CO₂ ;

👉 Les émissions de « catégorie 2 » liées à la production d’électricité utilisée pour les activités d’Amazon. Elles représentent 4,07 millions de tonnes métriques équivalent CO₂ ;

👉 Les émissions de « catégories 3 », à savoir la totalité des autres émissions (voyages d’affaires, fabrication de produits Amazon, construction de bâtiments, etc.). Ce sont les émissions les plus importantes. Elles représentent 55,36 millions de tonnes métriques équivalent CO₂.

Aujourd’hui, c’est le troisième segment qui apparaît comme le plus important. Cela n’est pas très étonnant. En effet, c’est ce qui englobe le plus d’activité.

À quoi sont dus ces chiffres ? 

La firme assure que l’augmentation de l’empreinte carbone ces dernières années est liée à la crise covid : les ventes en ligne ont en effet été dopées pendant cette période, ce qui a contribué à la croissance d’Amazon à tous les niveaux. 

“Nous avons redimensionné notre activité avec une rapidité inédite pour répondre aux besoins de nos clients pendant la pandémie. Entre début 2020 et fin 2021, nous avons (…) doublé la taille du réseau de distribution construit au cours des 25 années précédentes. (…) Pour répondre à ces changements, nous avons dû construire de nouveaux sites, à la fois pour nos activités grand public et entreprises, et développer notre réseau de transport.”

Le problème, c’est qu’Amazon a déjà été épinglé plusieurs fois pour son manque de transparence sur la communication liée à son empreinte carbone. On lui a notamment reproché de ne pas prendre en compte les émissions liées à la fabrication des produits qu’elle vend. En effet, l’entreprise de Seattle comptabiliserait uniquement les GES liés à l’utilisation de ses bureaux, datacenters, livraisons et fabrication de produits de marque en propre.

Un sacré trou dans la raquette !

Une empreinte carbone en hausse mais des émissions CO₂ en baisse

Amazon tente de réduire son empreinte carbone. `Si c’est encore loin d’être le cas en 2021, le géant de la distribution assure faire baisser ses émissions de GES pour compenser ses mauvais résultats. 

“En raison de notre croissance en 2021, nos émissions absolues de CO₂ ont augmenté de 18 % en 2021 ; cependant, il est important de noter que notre intensité carbone a diminué de 1,9 % – c’est la troisième année consécutive que nous voyons notre intensité carbone diminuer. Cette mesure quantifie les émissions totales de CO₂, en grammes d’équivalent CO₂ (CO₂e), par euro de ventes brutes de marchandises. Au fur et à mesure que les entreprises investissent dans de nouveaux produits et services et que leurs activités se développent de manière substantielle, l’accent ne doit pas être mis uniquement sur l’empreinte carbone de l’entreprise en termes d’émissions absolues de CO₂, mais également sur la réduction de son intensité carbone. Au fil du temps, la diminution continue de l’intensité carbone peut entraîner une baisse des émissions absolues.”

Bien que l’entreprise semble relativiser l’augmentation de son empreinte carbone en la justifiant par une accélération de ses activités liées à l’augmentation des achats en ligne pendant la pandémie, elle cherche tout de même à la réduire au point d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2040.

The Climate Pledge : les engagements d’Amazon

Pour atteindre la neutralité carbone en 2040, Amazon fait partie des fondateurs du « Climate Pledge » aux cotés de 300 entreprises. Climate Pledge pourrait se traduire comme « l’engagement pour le climat » ou la « promesse pour le climat » (oui, nous sommes bilingues en anglais 😉). Il s’agit d’un engagement pris par de grandes entreprises pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris avec 10 ans d’avance.

« Si une entreprise avec autant d’infrastructures physiques qu’Amazon, qui livre plus de 10 milliards d’articles par an peut respecter l’Accord de Paris 10 ans plus tôt, alors n’importe quelle entreprise le peut, a affirmé Jeff Bezos, le PDG d’Amazon. Les grandes entreprises, en signant The Climate Pledge, enverront un signal important au marché. » Il espère engager les investisseurs à se tourner davantage vers les entreprises respectueuses de l’environnement.

Afin de réussir son pari, Amazon s’est engagé à :

👉 S’alimenter à 100% en énergies renouvelables en 2050 : “en 2021, nous avons atteint 85 % d’énergie renouvelable dans l’ensemble de nos activités et nous sommes en passe d’atteindre 100 % d’ici 2025, soit cinq ans avant l’objectif initial de 2030” ;

👉 Développer des infrastructures de transport plus durables : “nous avons commandé 100 000 véhicules électriques” ;

👉 Construire des bâtiments plus durables : fonctionnement du QG2 à l’énergie renouvelable ;

👉 Décarboner sa chaîne d’approvisionnement ;

Ces différents engagements sont expliqués sur le site Amazon Durabilité. Le site est traduit dans de nombreuses langues, dont le français. Il fait une synthèse des axes de développement d’Amazon et des avancées du groupe par rapport à ses objectifs. Cette plateforme garantit plus de transparence de la part de l’entreprise vis-à-vis des consommateurs et consommatrices. Et si Amazon réussit à mettre en place un suivi de son bilan carbone, sachez que c’est possible à votre échelle.

Neutralité carbone : est-ce suffisant ? 

Bien que de tels engagements de la part d’Amazon puissent être louables, on peut se demander dans quelle mesure ils servent réellement la cause écologique. En effet, la meilleure énergie est celle qu’on ne consomme pas. 

Même si le géant du e-commerce investit dans les énergies renouvelables pour développer ses activités, ou met en place des programmes de reforestation, cela ne permet pas de faire disparaître comme par magie les gaz à effet de serre qui ont été émis. La meilleure solution consisterait à réduire ses GES dès le départ et à capturer le CO₂ déjà émis.

Psst : A votre échelle, vous pouvez calculer votre empreinte carbone, en mesurer l’évolution et découvrir des écogestes pour la diminuer. 😉 Et pas la peine de mobiliser 100 millions de dollars ! Pour réduire votre impact environnemental, il existe plein de petites astuces à mettre en place au quotidien. Sans plus attendre, voici quelques actions à mettre en place pour réduire vos émissions de CO₂. 

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