Comprendre le Protocole de Kyoto

Par La rédaction de l'empreinte carbone , le 1 septembre 2023 — transition écologique - 5 minutes de lecture
illustration informatique de molécules de tétrafluorométhane (tétrafluorure de carbone), un gaz à effet de serre. Crédit ROBERT BROOK / SCIENCE PHOTO LIBRA / RBR / via AFP

illustration informatique de molécules de tétrafluorométhane (tétrafluorure de carbone), un gaz à effet de serre. Crédit ROBERT BROOK / SCIENCE PHOTO LIBRA / RBR / via AFP

On en entend souvent parler pourtant on n’arrive pas toujours à mesurer ce que c’est. Et oui, le Protocole de Kyoto est régulièrement cité dans la presse sans pour autant que l’on puisse mesurer sa portée. Qu’est-ce que le protocole de Kyoto ? Qu’impose-t-il ? Contribue t-il à la réduction des GES ? Sans autre forme de protocole, laissez-nous vous présenter cet accord international.

Le protocole de Kyoto : qu’est-ce que c’est ?

Le protocole de Kyoto est un accord international de lutte contre le réchauffement climatique. Signé le 11 décembre 1997, il est entré en vigueur, suite à sa ratification par la Russie. Celui-ci vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) mondiales.

Sont considérés comme GES, au nom du protocole de Kyoto, les gaz suivants :

👉 Le dioxyde de carbone (CO2) ;
👉 Le méthane (CH4) ;
👉 Les halocarbures (HFC et PFC) ;
👉 Le protoxyde d’azote (N2O) ;
👉 L’hexafluorure de soufre (SF6).

Sur la période 2008-2012, le protocole de Kyoto fixait pour objectifs une réduction des rejets de GES d’au moins 5% par rapport aux niveaux de 1990. Par soucis d’équité, le protocole avait fait le choix de se baser sur « le principe d’une responsabilité historique distincte entre pays industrialisés et pays en développement ».

C’est ce qu’explique le site du gouvernement Français. Selon lui, le Protocole de Kyoto, « comprend des engagements contraignants pour 38 pays industrialisés, avec un objectif de réduction moyenne de 5,2% entre 2008 et 2012, par rapport aux émissions de 1990. En revanche, les pays en développement comme le Brésil, la Chine ou l’Inde, sont parties au protocole mais ne sont pas soumis à la réduction d’émissions. »

La deuxième période du protocole de Kyoto a été signée lors du Sommet de Doha en 2012.

Pour les signataires, il fixe un objectif de réduction GES de 18% par rapport aux niveaux de 1990 sur la période 2013-2020.

Les limites de cet accord

Le protocole de Kyoto est un texte fondateur en matière de lutte contre les changements climatiques. Toutefois, les résultats ne sont pas forcément au rendez-vous.

Si les pays signataires ont effectivement réduit leur émission de CO2, ils ne sont pas représentatifs des rejets de la planète. En effet, en 2010, les 38 pays industrialisés ne représentaient plus que 36% des émissions de GES mondiales.

D’autre part, des pays fortement émetteurs ne sont pas entrés dans l’accord. C’est, par exemple le cas des Etats Unis, pays signataire, qui n’a jamais ratifié le Protocole de Kyoto.

De plus, des pays comme le Canada, la Russie ou encore le Japon, se sont retirés de la course jugeant les objectifs trop contraignants.

Ces sorties ont entrainé des retards de calendrier considérables. Comme le fait savoir l’Organisation des Nations Unies (ONU), dans un communiqué de presse d’octobre 2020, « l’Amendement de Doha, qui a établi la deuxième période d’engagement du protocole de Kyoto en 2012, devrait entrer en vigueur ». La seconde période n’avait jamais été ratifiée. Un peu problématique lorsque celle-ci définit un cadre d’action de 2013 à 2020…

De Kyoto à Paris : de nouveaux engagements sur le climat

L’Accord de Paris a été signé sous la présidence de François Hollande en 2015 lors de la COP 21. Il prend la suite du protocole de Kyoto. Ce texte définit des engagements de lutte contre le réchauffement climatique pour la période post 2020. Sa ratification le 4 novembre 2016 marque son entrée en vigueur.

L’objectif de l’accord de Paris est de limiter la hausse des températures à 2°C, et préférablement à 1,5°C, par rapport aux niveaux préindustriels à horizon 2100. Pour cela, les membres signataires doivent prendre des mesures concrètes. Le plus souvent, les mesures prises par les Etats se font par étapes (à horizon 2030, 2050, etc.).

Par exemple, pour respecter l’accord de Paris, l’Union européenne s’est fixée de limiter ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40 % d’ici 2030 par rapport au niveau 1990 et d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

Aujourd’hui 183 Parties sur 197 signataires à la Convention ont ratifié l’accord de Paris. Manque notamment les USA. Donald Trump, alors président des Etats Unis, avait retiré le pays de cet accord. L’arrivée de Joe Biden à la Maison blanche rebat les cartes en la matière. Le président s’engagé à revenir dans l’Accord de Paris. Reste à savoir s’il sera ratifié ou non !

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La rédaction de l'empreinte carbone

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 Ces articles ont été rédigés par Caroline, Héloïse et Amandine, qui ont apporté leur contribution précieuse à ce projet.    

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